Des ONG camerounaises se joignent à la campagne mondiale visant à « faire payer les gros pollueurs »

(Investir au Cameroun) – Le Centre africain du plaidoyer (CAP), une organisation de la société civile basée à Yaoundé, la capitale camerounaise, a rejoint un réseau d’ONG internationales qui demande aux gros pollueurs du monde de payer pour les conséquences des effets du changement climatique, dont est aussi victime le Cameroun.
« Les industries pétrolières dictent leur loi depuis longtemps. Elles sont responsables du changement climatique que la planète subit aujourd’hui. Avec la feuille de route sur la responsabilité, elles seront non seulement tenues responsables des dommages qu’elles ont causés, mais elles paieront également pour les conséquences » a fait savoir Younoussa Abbosouka, directeur de plaidoyer au sein du CAP.
Cette déclaration entre dans le cadre d’une action plus globale menée par la société civile en Afrique. Elle a rejoint leurs homologues du monde entier, pour exiger que les gouvernements tiennent les grands pollueurs pour responsables des méfaits de leurs activités extractives sur l’homme et l’environnement.
Comme de nombreux pays en Afrique, le Cameroun a récemment vécu des phénomènes qui sont associés aux changements climatiques. Des pluies d’une intensité historique se sont abattues sur le pays, provoquant d’importantes inondations dans la ville de Douala, sa capitale économique. De grosses inondations ont aussi souvent frappé l’Extrême-Nord du Cameroun y laissant des populations dans le désarroi. À Dakar, Abidjan, au Nigéria, au Niger, de tels problèmes sont aussi survenus.
Feuille de route
« Le lancement de la feuille présente une opportunité que les gouvernements africains doivent saisir pour enfin tenir les industries polluantes responsables des violations des droits de l’Homme et de l’environnement causées dans les communautés à travers l’Afrique et le monde entier », a déclaré Akinbode Oluwafemi, le directeur exécutif du Corporate Accountability and Public Participation for Africa.
La question de la responsabilité des gros pollueurs a connu un nouvel essor au moment où dans les pays développés s’expriment de plus en plus de grandes exigences sur la justice climatique. La société civile internationale critique, en effet, les incitations et mesures de renflouements dont ont bénéficié les entreprises multinationales, identifiées comme de grands pollueurs, en raison de la pandémie de Covid-19. Un choix qui selon les activistes d’un monde plus écologique, a laissé communautés les plus pauvres dans la vulnérabilité.
Le gouvernement camerounais est lui aussi engagé dans la lutte contre les changements climatiques et ses effets, à travers son adhésion aux Objectifs du développement durable des Nations unies, qui traitent de cette question dans l’objectif 13. Le pays est aussi sensible aux questions environnementales dans la négociation de ses contrats miniers. Mais, il ne s’est jamais affiché directement en faveur d’une campagne qui pousserait les grandes entreprises qui ont pollué la planète de réparer leurs torts.
Source: Investir au Cameroun