Une feuille de route pour responsabiliser les pollueurs au Togo

Selon Sena Alouka, Directeur Exécutif de Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE) depuis trop longtemps, au Togo, les entreprises par leurs activités provoquent des dégâts sur l’environnement et la santé des populations .

Pour l’heure, le  défenseur de l’environnement  jubile. Il s’est associé avec son ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement  à une coalition mondiale pour publier  une  » feuille de route pour la responsabilisation des pollueurs. »

 En effet, cette campagne est partie au Togo au égard des actions que mènent les compagnies polluants les eaux et provoquant d’énormes dégâts sur la santé et l’environnement des populations.

« Cette feuille de route tombe à pic pour responsabiliser les pollueurs et représentent l’occasion pour les décideurs de faire respecter la justice environnementale au Togo. », lance-t-il.

Premier en son genre, cet outil donne aux décideurs locaux et internationaux, y compris aux représentants des gouvernements, les clés pour tenir les industries polluantes responsables des dégâts qu’elles causent sciemment à l’environnement et vise à débloquer des fonds qui seront alloués à la gestion de la crise climatique et à la mise en œuvre de solutions.

Cette feuille de route, publiée à tout juste une semaine du sommet consacré au climat sous l’égide des Nations Unies [et quelques jours seulement après que de jeunes militants portugais ont annoncé poursuivre en justice 33 pays pour  leur inaction face au changement climatique] représente la prochaine étape dans le cadre de la campagne visant à Faire payer les grands pollueurs.

Faire payer les pollueurs  pour financer la lutte contre les Changements climatiques

En septembre de l’année dernière, les organisations internationales impliquées dans la lutte contre le changement climatique ont lancé un appel mondial, dans le cadre du Sommet Action Climat organisé par le Secrétaire général des Nations Unies à New York, à la responsabilisation des grands pollueurs. Par ailleurs, lors de la COP25 qui s’est tenue à Madrid, les revendications de centaines de milliers de personnes, qui aspirent à faire payer les grands pollueurs, ont été soumises aux représentants gouvernementaux. Les organisations et les signataires qui se sont fait l’écho de cet appel représentent près de 70 pays, dont la Bolivie, les Philippines et le Nigéria.

« Le lancement de la feuille de route pour responsabiliser les grands pollueurs tombe à point nommé. Elle représente une occasion à saisir et une voie à suivre par les gouvernements africains pour enfin pouvoir tenir les industries polluantes pour responsables des préjudices qu’elles ont portés à l’environnement et aux droits humains, au sein des communautés africaines et celles du monde entier. » a indiqué  Akinbode Oluwafemi, Directeur général – CorporateAccountability and Public Participation Africa (CAPPA)

Le concept de responsabilisation a pris une toute autre dimension à la lumière de la pandémie de COVID-19 et des catastrophes climatiques sans précédents. Nombre de grands pollueurs sont en grande partie responsables des crises multiformes auxquelles sont confrontées les populations et ils les alimentent encore aujourd’hui en tentant d’en tirer profit, notamment en demandant des plans de sauvetage aux gouvernements et en mettant en place des programmes de relations publiques afin de se positionner en sauveurs.

A en croire Sara Shaw, Coordinatrice du programme Justice climatique et énergie des Amis de la Terre International. « Cela fait bien trop longtemps que les grands pollueurs participent aux dérèglements climatiques, saccagent nos écosystèmes et détruisent nos moyens de subsistances et nos vies. Ils font en sorte de se dédouaner de toute responsabilité et de tirer profit des dégâts qu’ils causent, lesquels portent majoritairement atteinte aux communautés des pays du Sud, aux peuples autochtones, aux populations noires et autres personnes de couleur, aux femmes, aux travailleurs, aux agriculteurs et aux personnes à faible revenu. La feuille de route pour responsabiliser les grands pollueurs constitue un outil dont nous pouvons nous servir pour mettre à l’amende les responsables de la crise climatique et les faire payer. Elle jette également les bases d’un changement systémique visant à réduire le pouvoir des entreprises et à assurer la disponibilité de ressources pour opérer la transformation juste, qui nous est si nécessaire »

La responsabilisation des industries des combustibles fossiles et des autres industries polluantes constitue un domaine d’intérêt croissant pour les experts, les activistes, les universitaires spécialistes de la question climatique et les gouvernements à mesure que les preuves du déni climatique de l’industrie depuis des décennies et du lien entre les émissions d’origine industrielle et l’impact sur le climat s’accumulent. Des États-Unis au Vanuatu en passant par le Pérou, les élus et les populations envisagent de tenir les pollueurs, telle que l’industrie des combustibles fossiles, responsables de leur long passif de tromperie délibérée et de destruction de l’environnement.

Plus tôt cette année, jugeant qu’il contrevenait aux engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris, la société civile a obtenu gain de cause avec le rejet du projet d’extension de l’aéroport de Heathrow. Aux Philippines, la Commission des droits de l’homme a conclu que l’industrie des combustibles fossiles peut être tenue juridiquement responsable de sa contribution au changement climatique. La plainte déposée par des pêcheurs indiens contre la Société financière internationale (IFC) a donné lieu en 2019 à une décision historique de la Cour suprême des États-Unis,créant ainsi un précédent.

En Afrique par contre, où les populations étouffent sous le poids de la pollution, aucune justice n’a encore été établie pour les victimes. Faire payer les pollueurs permettrait au États africains et plus précisément à l’État Togolais, d’avoir des moyens financiers nécessaires pour la lutte contre le changement climatique et d’assurer un développement durable du pays.

Source: VerTogo

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